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Classement et Caractérisation des sciages

    • L’offre de bois est variée et couvre, par ses nombreuses spécificités, un large spectre d’applications. Retrouvez ici les principaux bois de structure mis en oeuvre dans la construction bois et leurs caractéristiques :
      • Bois massifs structuraux,
      • Bois ronds structuraux,
      • Bois massifs aboutés,
      • Bois massifs reconstitués (BMR),
      • Bois contrecollés,
      • Bois lamellés-collés
  • Le classement catégoriel



    • Les bois sont classés par essences, aux caractéristiques analogues.
      On distingue en premier lieu :
      Les bois de pays ou bois de France
      Les bois d’importation ou bois étrangers, parmi lesquels sont identifiés
      Les bois du Nord (origine scandinave et russe) et les bois tropicaux.
      Les essences répondent à deux catégories: les feuillus et les résineux. Cette distinction est principalement liée à la structure du bois et aux caractéristiques physiques qui en découlent. Les principaux résineux sont l’EPICEA, le SAPIN, le mélèze, le pin maritime, le pin sylvestre.
  • Le classement d'aspect des bois



    • Il répond à des exigences esthétiques. Ce classement répond à des normes européennes. Il prend en compte la présence, la taille et la répartition des singularités du bois sur les différentes faces (tels les noeuds, les flaches, les gerces et fentes, les poches de résine...), ainsi que les altérations naturelles dues aux champignons et aux insectes.
      Le CTBA définit 6 choix selon les usages, pour les bois résineux (Sapin, Épicéa, Pin maritime, Pin sylvestre, Pin noir, Pin laricio et Douglas).
      Classement d'aspect du CTBA
      Emploi
      0A
      Ameublement
      Menuiserie fine
      Décoration
      0B
      Menuiserie intérieure et extérieure
      Fermetures
      1
      Menuiserie courante
      Charpente choisie
      Charpente industrielle
      Lamellé-collé
      2
      Menuiserie courante
      Charpente traditionnelle
      Charpente industrielle
      Lamellé-collé
      Ossature bois
      3A
      Caisses
      Emballages
      Palettes
      3B
      Coffrages
  • Le classement mécanique ou structurel



    • La fonction principale des bois de structure est de résister aux actions appliquées à l’ouvrage. Il faut donc en connaître les propriétés mécaniques avant leur mise en oeuvre. C’est l’objet du classement mécanique (norme NF EN 338) qui répertorie les bois en lots aux résistances équivalentes. Chaque pièce subit un essai mécanique non destructif en flexion, associé à une mesure complémentaire des caractéristiques physiques.
      Les classes de résistance sont différentes selon les essences de bois. Elles sont désignées par une lettre: C pour les résineux, D pour les feuillus et GL pour les lamellés-collés. Un nombre correspond ensuite à la contrainte de rupture en flexion du bois. Plus ce nombre est grand, plus la résistance au bois est élevée. Par exemple, C30 signifie que la pièce résiste à une pression de 30 Mpa en flexion.
      Les classes des résineux sont généralement C18, C24 et C30 et celles des feuillus, D30 et D35. A titre indicatif, voici les classes maximales des principales essences utilisées en construction :
      Essence de bois
      Classe maximale
      sapin
      épicéa
      mélèze
      C30
      douglas
      peuplier
      C24
      pins (sylvestre...etc.)
      C30
      western red cedar
      C18
      chataignier
      D30
      robinier
      chêne
      D35

      En ossature et charpente, ce sont majoritairement les bois résineux qui sont utilisés.
      C18 convient aux charpentes traditionnelles
      C24 convient aux charpentes industrielles (fermettes),
      bois d’ossature et lamellé-collé
      C30 répond aux exigences des charpentes lamellé-collé à hautes performances.
  • Les classes d’emploi des bois



    • Par classe d’emploi, on entend le lien entre la durabilité d’un bois et son utilisation. L’Union Européenne a défini 5 classes d’emploi (norme NF EN 335-1) qui permettent d’évaluer les risques potentiels auxquels le bois peut être exposé.
      Connaître la classe d’emploi permet de déterminer l’essence durable à utiliser ou le traitement à mettre en oeuvre avant utilisation.

      Les classes de risques d’après la norme NF EN 335-2 :
      Classe
      Situation en service
      Exemple d’emploi
      Zone sensible
      Risque biologique
      1
      Bois sec, humidité toujours inférieur à 20 %
      Menuiseries intérieures à l’abri de l’humidité : parquets, escaliers intérieurs, portes, lambris…
      2mm
      - insectes
      - termites, dans les régions infestées
      2
      Bois sec mais dont l’humidité peut occasionnellement dépasser 20 %
      Charpente, ossatures correctement ventilées en service
      2mm
      - insectes
      - champignons de surface
      - termites, dans les régions infestées
      3
      Bois à une humidité fréquemment supérieure à 20 %
      Toutes pièces de construction ou menuiseries extérieures verticales soumises à la pluie : bardages, fenêtres… Pièces abritées mais en atmosphère condensante
      Toute la partie humidifiable de la zone non durable naturellement
      - insectes
      - pourriture
      - termites, dans les régions infestées
      4
      Bois à une humidité toujours supérieure à 20 %
      Bois horizontaux en extérieur (balcons, coursives ...) et bois en contact avec le sol ou une source d’humidification prolongée ou permanente
      Zone non durable naturellement
      - insectes
      - pourriture
      - termites
      5
      Bois en contact permanent avec l’eau de mer
      Piliers, pontons, bois immergés
      Zone non durable naturellement
      - insectes
      - pourriture
      - térébrants marins
  • la durabilité naturelle des résineux



    • Le tableau suivant donne la durabilité naturelle des résineux permettant d’utiliser le bois sans traitement dans les classes de risques :
    • Résineuses tempérées
      Classe 1
      (a)
      Classe 2
      (a)
      Classe 3
      (b)
      Classe 4
      (c)
      Épicéa
      oui
      oui
      non
      non
      Hemlock
      oui
      oui
      non
      non
      Sapin
      oui
      oui
      non
      non
      Pin noir d'Autriche et laricio
      oui
      oui
      non
      non
      Pin Weymouth
      oui
      oui
      non
      non
      Cèdre
      oui
      oui
      oui
      non
      Douglas
      oui
      oui
      oui
      non
      Mélèze
      oui
      oui
      oui
      non
      Pin maritime
      oui
      oui
      oui
      non
      Pin sylvestre
      oui
      oui
      oui
      non
      Pitchpine
      oui
      oui
      oui
      non
      Western red cedar
      oui
      oui
      oui
      non

      (a) Sans limitation de durée de service.
      (b) Pour des durées de service de l'ordre de 25 ans indépendamment de déformations à maîtriser séparément.
      (c) Le comportement et la durée de service dépendent de nombreux facteurs liés au sol, climat, exposition, section de pièces, etc. L'appréciation est donnée ici pour une durée moyenne de plus de 10 ans sans attaque significative. Il n'est pas non plus tenu compte de la section des bois qui, toutes choses égales par ailleurs, peut retarder la rupture des pièces attaquées par la pourriture.
  • humidité des bois de structure



    • Attention au taux d’humidité des bois de structure ! Les bois de structure doivent respecter un taux d’humidité maximum, assurant leur bonne mise en oeuvre et leur stabilité dans le temps :
    • Utilisation
      Taux d’humidité
      Classe d’emploi
      Parquets, meubles
      10%
      1
      Revêtements intérieurs
      12%
      1
      Menuiseries intérieures
      13%
      1
      Charpentes intérieures, éléments de toiture abrités
      22%
      2
      Ossature bois
      18%
      2 ou 3
      Menuiseries extérieures
      15%
      3
      Revêtements extérieurs (bardages et clins)
      18%
      2 à 4
      Charpentes extérieures, bandeaux
      22%
      3 ou 4
      Clôtures, passerelles extérieures, caillebotis
      22%
      4
      Jetées, pontons de mer
      15%
      5
  • Durabilité naturelle et imprégnabilité



    • Les essences de bois sont caractérisées par différents classements : classification de la durabilité naturelle vis-à-vis des champignons lignivores, vis-à-vis des capricornes, vis-à-vis des vrillettes, vis-à-vis des termites et classification d’imprégnabilité (propriété utilisée pour le traitement autoclave).
      Durabilité naturelle et imprégnabilité des bois résineux (EN 350-2) :

    Essence
    Champignons lignivores
    Capricorne
    Vrillette
    Termite
    Imprégnabilité
    (traitement autoclave)
     
    Durabilité naturelle du bois parfait
    Durabilité Naturelle de l'aubier
    Durabilité naturelle de l'aubier
    Durabilité naturelle du bois parfait
    du bois parfait
    de l'aubier
    Douglas
    moyennement à faiblement durable
    sensible
    sensible
    sensible
    non imprégnable
    moyennement à peu imprégnable
    Epicéa
    faiblement durable
    sensible (1)
    sensible (1)
    sensible
    peu imprégnable
    peu imprégnable
    Mélèze
    moyennement à faiblement durable
    sensible
    sensible
    sensible
    non imprégnable
    moyennement imprégnable
    Pin maritime
    moyennement à faiblement durable
    sensible
    sensible
    sensible
    non imprégnable
    imprégnable
    Pin sylvestre
    moyennement à faiblement durable
    sensible
    sensible
    sensible
    peu à non imprégnable
    imprégnable
    Pin noir et laricio
    faiblement durable
    sensible
    sensible
    sensible
    peu à non imprégnable
    imprégnable
    Sapin
    faiblement durable
    sensible (1)
    sensible (1)
    sensible
    moyennement imprégnable
    moyennement imprégnable
    Western red cedar
    durable
    sensible
    sensible
    sensible
    peu à non imprégnable
    peu imprégnable

    • Le bois parfait n’est, en général, pas sensible au capricorne et à la vrillette.
      (1) Pour ces essences, le bois parfait est sensible, comme l’aubier.
  • Les traitements préventifs



    • Le bois, matière ligno-cellulosique, constitue un aliment pour les larves et les insectes xylophages, ainsi que pour les champignons lignivores. Pour certaines mises en oeuvre, il est parfois nécessaire de le traiter. Plusieurs traitements existent pour des essences et des usages différents.
      À noter que :

      - Les risques d’attaques biologiques sont souvent directement liés à l’humidité contenue dans le bois. La conception et la mise en oeuvre de l’ouvrage éviteront qu’il soit soumis à une humidification de longue durée.
      - Les conditions favorables à leur propagation correspondent souvent à une mauvaise hygiène ou à une absence d’entretien des ouvrages, qui entraînent une humidification prolongée du bois.

      La résistance du bois est variable selon les essences. Lorsque la durabilité naturelle est insuffisante par rapport aux risques encourus, seule l’application d’un traitement de préservation pourra assurer la protection nécessaire, à condition que la pénétration des produits de traitement dans le bois soit suffisante. Celle-ci dépend de l’imprégnation du bois qui, elle aussi, est variable selon chaque essence.
  • Les traitements de préservation



    • Les produits insecticides et fongicides appartiennent à deux catégories :

      - Les solvants organiques, dérivés du pétrole, plutôt utilisés dans l’industrie.
      - Les produits hydro-dispersables, huiles en émulsion dans l’eau, utilisés pour le traitement du bois par les charpentiers. Ils répondent aux exigences des classes de risque 1 et 2.

      Le choix du traitement et son mode d’application est fait selon la nature du bois et la classe d’emploi à laquelle il est destiné. Cette dernière est déterminée par l’humidité à laquelle le bois est exposé et par la fréquence d’exposition aux agents de dégradation.

      La mise en oeuvre des produits de traitements préventifs du bois avant son utilisation peut se faire par différents procédés assurant la pénétration et la fixation du produit :

      - Le trempage court.
      - L’imprégnation profonde par autoclave vide et pression : un traitement recommandé pour les bois exposés aux conditions rigoureuses, en contact avec le sol et/ou les sources d’humidité (bois pour les charpentes, bardages, caillebotis, hangars, appontements, poteaux, ...).
      - Oléo-thermique : le bois devient hydrophobe et quasi insensible aux microorganismes. Ce traitement est utilisé pour des bois en extérieur (classe 3).
      - Thermique / rétification : le principe est de « cuire » le bois, qui devient presque noir. Ce traitement est conçu pour des bois d’extérieur ; il utilise des essences locales, évitant le recours aux bois exotiques.